C’est parti !

Pour ce voyage-ci, j’ai loué une van directement à Vancouver afin de profiter du maximum de mon temps en Colombie-Britannique.
Faire la route depuis Montréal est un projet qui m’attire, mais ce sera pour une prochaine fois.

Une fois le véhicule récupéré, je suis allé faire un petit tour à l’épicerie pour remplir le réfrigérateur et je me suis dirigé vers Tsawwassen, quartier situé au sud de Vancouver et proche de la frontière avec les États-Unis. Étant en avance, je me suis arrêté à proximité du terminal de traversiers aux abord d’une plage qui avait attiré de nombreuses personnes par cette journée anormalement chaude de mai. J’en ai profité pour vider mes bagages et prendre pleinement possession de ce qui sera ma maison ambulante pour les deux prochaines semaines.

Tsawwassen

Tsawwassen est un quartier principalement résidentiel de la ville de Delta, elle-même faisant partie du Grand Vancouver. Seul accès routier vers les États-Unis depuis la péninsule Sud. C'est aussi une étape importante dans le trajet migratoire Pacifique pour de nombreuses espèces d'oiseaux.
Le nom de Tsawwassen est dérivé de sc̓əwaθən en halkomelem, une langue salish, et signifie "terre faisant face à la mer". Il n'est donc pas surprenant qu'un terminal de traversiers s'y trouve.

Le terminal de Tsawwassen vous permet de prendre un traversier vers 7 destinations:

C’est de ce terminal et en direction de Nanaimo que commençait mon périple vers l’île de Vancouver.

La traversée

Costal Inspiration - © BC Ferries
Costal Inspiration - © BC Ferries

D’une durée de 2 heures, mon premier trajet avec BC Ferries s’est fait à bord du Coastal Insipiration. Un traversier offrant tout le confort nécessaire pour cette traversée. Je n’ai personnellement pas trop profité des installations, préférant passer mon temps sur le pont extérieur afin de profiter des excellentes conditions météorologiques de la journée.

Bien que situé plus au sud, le départ de Tsawwassen permet de se régaler de la vue des Rocheuses à l’arrière-plan de la ville de Vancouver.
Le Pacifique était calme cette journée-là, mais ce qui m’a surpris d’emblée c’était sa couleur ocre. Cette coloration de l’eau est probablement due aux nombreuses rivières chargées de sédiments faisant leurs chemins jusqu’à l’océan, en cette fin de printemps. Je me surprends aussi à la vue de plusieurs troncs dérivant ici et là au gré des flots sur cette vaste étendue d’eau. Me rappelant voir sur la route vers le terminal beaucoup d’industries en lien avec la foresterie, je prends conscience de l’ampleur de l’exploitation forestière pour la région.

Cependant, ce qui me surprit le plus durant cette traversée, fut de pouvoir constater un phénomène naturel que je connaissais, mais n’avait pu voir aussi distinctement auparavant. Les courants marins et venteux. Comme vous pouvez le constater dans la vidéo ci-dessous, à un moment donné, nous avons atteint la limite entre deux courants marins. La distinction est très visible alors que le pacifique passe de la couleur ocre à la couleur bleue que l’on connait habituellement. Étant sur le pont extérieur, les cheveux dans le vent, j’ai pu sentir au moment où nous avons franchi la ligne de démarcation, le vent devenir instantanément plus chaud. C’était une expérience très surprenante.

Vidéo montrant la démarcation créée par les différents courants maritimes.

Le vent chaud et la couleur bleue de l’océan pacifique sont restés avec nous jusqu’à notre arrivée à Duke Point, terminal pour Nanaimo.

Durant la traversée, nous avons croisé à plusieurs remorqueurs tirant une longue barge. Parfois vide, parfois pleine de sciure de bois ou de troncs, autre rappel de la forte présence de l’industrie forestière.
Vers le milieu de la traversée, je fis un au revoir aux Rocheuses pour aller de l’autre côté du pont et m’imprégner de l’île de Vancouver, devenant de plus en plus précise à chaque instant devant mes yeux impatients de la découvrir.

Entrance Island - © Google Maps

Peu après avoir passé Entrance Island, le traversier modifia sa trajectoire pour entrer dans le Fairway Channel dernière partie de notre traversée.

Voici quelques photos prises durant la traversée, du départ du continent jusqu’à l’arrivée à Nanaimo en début de soirée.

Nanaimo

Malheureusement, prendre un traversier avec un véhicule implique de manquer l’arrivée puisqu’il nous est demandé de retourner à nos véhicules en amont de l’arrivée et du débarquement.

Pour ce voyage, je n’ai pas prévu de m’arrêter à Nanaimo, mais de redescendre rapidement vers Victoria. J’aurais pu directement prendre un traversier vers la capitale de la Colombie-Britannique. Cependant, mon itinéraire me faisant remonter de Victoria vers Port Renfrew sur la côte ouest de l’île et, souhaitant passer par Duncan ainsi que deux autres arrêts sur le flan est de l’île de Vancouver avant d’arriver à Victoria, j’ai donc décidé de me rendre sur l’île par Nanaimo.

La Stella Trattoria

Pizzeria italienne située sur les hauteurs de la ville, dans le vieux Nanaimo.

L’environnement chaleureux du quartier Heritage Mews combiné à celui du restaurant, invite le passant à s’y arrêter pour déguster une bonne pizza italienne cuite au four à bois.

Découvrez le menu


En attendant d’y retourner, voici quelques informations sur cette ville donnant aussi son nom à une pâtisserie du même nom, mais nous y reviendrons.

Nanaimo, seconde ville en termes de population sur l’île, tire son nom d’une version anglicisée tant sur la prononciation que sur l’orthographe de Snuneymuxw prononcé [snʊˈneɪməxʷ]. Snuneymuxw est aussi le nom du peuple première nation habitant habitant cette zone de l’île.
Les premiers Européens arrivent en 1791 par l’expédition espagnole menée par Juan Carrasco. Durant la majorité de la première moitié du 19e siècle, la cité fût un port de traite avant de devenir une ville minière après que le chef de la tribu Snuneymuxw informe la Compagnie de la Baie d’Hudson de la présence de charbon. Rendue tristement célèbre par une erreur humaine menant à une explosion en 1887 tuant 148 mineurs.

Bon ! Les barres de nanaïmo… À l’origine elles ne portent pas ce nom, elles sont plutôt connues sous le nom de barre Mabel. Et ne sont pas originaires de Nanaimo, mais de Ladysmith située à une vingtaine de kilomètres au sud de la ville.
La recette originelle fût publiée dans le Ladysmith and Cowichan Women’s Institute Cookbook par Mabel Jenkins, une femme originaire de Cowichan Bay.
Le dessert gagne rapidement en popularité autant aurpès des habitants de la région qu’aux touristes américains, qui l’appellent barre de Nanaimo puis nanaïmo. Cependant, à Nanaimo même, le dessert est toujours appelé barre de Mabel.

C’est en 1957 que la première recette publiée sous le nom de barre nanaïmo apparaît. Elle est par la suite republiée à diverses reprises.
En 1954, la recette Mable’s Squares est publiée et ressemble à s’y méprendre à celles des nanaïmos. 31 ans plus tard, en 1985, le maire de Nanaimo Graeme Roberts, organise un concours afin de déterminer la recette ultime de nanaïmo. À l’unanimité, les juges choisissent la recette d’une habitante de Nanaimo, Joyce Hardcastle.

Il me faudra donc y retourner pour goûter un une authentique barre nanaïmo. Et c’est ainsi que se termine cette première étape.

En route pour la suite ! 🚐